dont on n’a pas encore mesuré aujourd’hui tous les effets. Tournant résolument le dos à un antijudaïsme qu’on aurait pu croire consubstantiel au dogme, reconnaissant la pérennité de l’Alliance contractée par Dieu avec le peuple juif et ouvrant la voie à une compréhension neuve de la judéité de Jésus, Nostra aetate constituait pour les juifs comme pour les chrétiens une « bonne nouvelle » qui mit du temps à se faire entendre. Ce document ne résolvait pas non plus tous les contentieux anciens comme modernes. Au cours du demi-siècle suivant surgirent des tensions, que ce soit à propos de la position du Saint-Siège vis-à-vis d’Israël ou lors de l’affaire du carmel d’Auschwitz, mais aussi à l’occasion de la béatification d’Edith Stein, de celle de Pie XII ou, très récemment, de l’évêque intégriste et négationniste Williamson. Mais les choses avancent… Jean Dujardin fait le point sur ces cinquante ans d’histoire, aussi bien au niveau des autorités religieuses que du point de vue des anonymes qui, au sein des communautés, œuvrent au quotidien pour une meilleure compréhension de l’autre.
Jean Dujardin, prêtre, oratorien, historien et vice-président au comité directeur de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France, est un fidèle compagnon de route du dialogue entre catholiques et juifs. Il a rejoint le Comité épiscopal français pour les relations avec le judaïsme au début des années 1980 avant d’en devenir le secrétaire de 1987 à 1999. Il a également été nommé consulteur de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme pendant cinq ans.
Ed. Albin Michel – Présence du Judaïsme