L’histoire du camp de Rivesaltes est liée à trois sortes de guerre du XXème siècle : la guerre civile d’Espagne, la Seconde Guerre mondiale et celle de la décolonisation de l’Algérie. De 1939 à 2007, cet immense espace de 613 hectares s’est établi comme une réponse aux situations d’exceptions que posaient les “indésirables”. Sur cette terre aride et perpétuellement balayée par la tramontane, des milliers de personnes (Espagnols, Juifs, Tsiganes, harkis…) ont souffert de froid, de faim, de maladies et ont connu le rejet de la République française, non pour des délits commis sur son territoire, mais pour le danger potentiel qu’elles étaient susceptibles de représenter.
Le film :
Jo Anger-Weller est musicienne, peintre, plasticienne, et écrivaine, et parallèlement professeur de Mathématiques.
Elle est retournée au camp de Rivesaltes 75 ans après y avoir été internée avec sa mère. Le récit décrit les rapports entre la mère et la fille : non-dits, secrets et mensonges, faux souvenirs. À travers documents et photos, c’est l’histoire de la mère juive émigrée de Pologne, attendant sans succès à l’Hôtel Lutetia le père déporté à Auschwitz.
C’est aussi l’histoire de ce camp qui a détenu les réfugiés espagnols, les familles de juifs étrangers, et bien d’autres « indésirables » …
L’invitée :
Fatima BESNACI-LANCOU née en 1954 à Novi (nom actuel : Sidi Ghiles), près de Cherchell en Algérie, est une essayiste française engagée à propos de la mémoire des harkis, en particulier ceux installés en France après l’indépendance algérienne. Elle a été nommée au grade de chevalier de la Légion d’honneur en septembre 2018 pour l’ensemble de son oeuvre.